Le concept « bâtiment passif »
Le concept a été développé en Allemagne dans les années 1970. Le principe est qu’une maison n’a pas besoin d’un système de chauffage conventionnel (chauffage central, chaudière, pompe à chaleur, poêle à bois, …) pour répondre aux critères du confort moderne (température, qualité de l’air, hygrométrie, ..).
Allier le confort et l’efficacité énergétique
Le confort et l’efficacité énergétique sont intimement liés et les solutions mises en place sont les mêmes.
Isolation
Rappel théorique : la température ressentie est la moyenne entre la température de l’air ambiant et celle des surfaces environnantes.
Pour le confort et l’efficacité énergétique, il est donc indispensable d’avoir une très bonne isolation afin d’avoir des parois extérieures à des températures proches de 20°C. D’où le choix, par exemple, du triple vitrage et de châssis performants qui suppriment la perception du froid, contrairement au double vitrage. Les ponts thermiques doivent être traités afin de supprimer les points froids, sources d’inconforts.
Étanchéité à l’air
Les courants d’air sont une autre source importante d’inconfort et de pertes de chaleur. Ceux-ci sont supprimés en maison passive grâce à un bâtiment rendu étanche à l’air.
Un test d’étanchéité à l’air est systématiquement réalisé par un organisme agréé afin de déterminer si le taux de renouvellement d’air à 50 Pascal est inférieur à 60 % par heure, soit un Q4 d’environ 0,15 m³/m² par heure. Pour rappel, la RT2012 impose un Q4 inférieur à 0,60 m³/m² par heure.
Ventilation
Une maison saine est une maison dont l’air intérieur est renouvelé en permanence par de l’air extérieur.
Ventilation intensive ponctuelle
Lors de pointes de pollution (vapeur d’eau, odeurs, …), il est nécessaire de ventiler de manière intensive, pendant peu de temps, afin d’évacuer les polluants rapidement : c’est réalisé en ouvrant les fenêtres, en allumant la hotte de cuisine, ou en augmentant ponctuellement le débit de la ventilation mécanique contrôlée.
Ventilation hygiénique permanente
Si la maison n’est pas étanche à l’air, cette ventilation se fait naturellement, mais de manière très irrégulière en fonction du climat : plus il y a de vent, plus il y a de ventilation, souvent trop. Moins il y a de vent, moins il y a de ventilation, parfois plus du tout…
Il faut ventiler tout en maîtrisant les débits mécaniquement et en amenant de l’air neuf préchauffé. Tout ceci est réalisé correctement grâce à un système de ventilation double flux avec récupération de chaleur. Ce type de ventilation est systématiquement présent en maison passive.
Apports solaires et internes
Autre aspect important du confort : la lumière naturelle doit être omniprésente dans les lieux de vie. Un ensoleillement minimum doit être respecté.
Cet ensoleillement permet d’économiser l’électricité utilisée pour l’éclairage et apporte de la chaleur gratuite, surtout en hiver où le soleil est bas sur l’horizon.
La vie dans la maison produit de la chaleur : personnes, invités, cuisson, multimédia, éclairage, électro-ménagers, … Cette chaleur est suffisante pour couvrir les besoins en chauffage d’une maison passive, sauf lors de périodes particulièrement froides et/ou nuageuses.
Absence de chauffage conventionnel
Lors de ces périodes, les besoins de chaleur peuvent être compensés par un petit appoint de chauffage de l’ordre de 10 W/m² (soit environ 1000 Watts pour une maison de 100 m²). Cet apport de chaleur peut se faire par l’air de ventilation hygiénique, grâce à une résistance électrique, une batterie de chauffe, un poêle à éthanol, …
Pour donner un ordre de grandeur, un sèche-cheveux (ou un grille-pain) de 2000 Watts suffit pour chauffer une maison passive de 200 m² lors de périodes de grand froid.
Budget
Un système de chauffage conventionnel représente un budget conséquent, qui peut dès lors être consacré à une meilleure isolation, des châssis performants, … La construction passive n’est quasi pas plus cher qu’une construction respectant la RT2012.